Avec le retour de Trump à la Maison-Blanche, Emmanuel Macron s'est érigé en « défenseur » de l’Europe le 7 novembre, lors d’une réunion de la Commission politique européenne, une instance qu’il a lui-même inventée en 2022 après le début de la guerre en Ukraine.

Sur la scène intérieure, embourbé dans les conflits sociaux, les blocages institutionnels, et une crise de légitimité alimentée par sa politique antisociale, Macron cherche à exister sur la scène internationale. Il appelle l’Europe à cesser d’être un « herbivore » pour devenir un « carnivore » face à la compétition mondiale, tout en agitant la menace d’un désengagement américain de l’OTAN qui mettrait en péril la « sécurité européenne ».

Mais l’OTAN, en réalité, n’a jamais défendu les peuples. Elle est et reste une machine au service des intérêts des grandes puissances impérialistes, à commencer par ceux des États-Unis, qui imposent leur domination militaire, économique et politique depuis la fin des deux guerres mondiales. Si Trump cherche à faire payer davantage les États européens pour leur sécurité, cette évolution ne fait qu’entériner un fait : tous les dirigeants occidentaux s’accordent pour gonfler leurs budgets militaires et enrichir les marchands d’armes.

Quant à « l’Europe de la défense », régulièrement brandie comme un objectif stratégique par Macron et d’autres, ce n’est qu’un slogan creux. L’Union européenne est avant tout une union des capitalistes, divisée par les intérêts divergents des États membres et exacerbée par les crises économiques et sociales. Cette soi-disant coopération se limite à remplir les carnets de commandes des Dassault, Thales, Safran, MBDA, et autres industriels de la guerre, qui se frottent les mains devant l’explosion des dépenses militaires.

Mais pour les peuples, ces armements ne signifient pas sécurité, mais guerres, dévastations, et oppressions. La vraie sécurité pour les travailleurs ne viendra jamais de ces alliances impérialistes ou de la course aux armements, mais de leur lutte unie contre les capitalistes et les États qui les exploitent. La paix, tout comme la justice sociale, se construira contre les logiques guerrières imposées par les puissances dominantes.